Ce qu’il faut savoir sur le courtier d’assurance

En prenant contact avec un courtier, le conducteur imagine souvent que ce professionnel demande des soumissions à l’ensemble des assureurs présents sur le marché afin de lui dénicher l’offre la plus avantageuse. Or ce n’est pas toujours le cas!

En effet les cabinets de courtage ont l’habitude de traiter avec un ou deux assureurs qui détiennent le plus souvent des parts dans le cabinet. Une pratique très courante mais qui risque de ne plus durer bien longtemps. En effet au Québec on discute l’interdiction de détenir plus de 20% d’un cabinet de courtage par un assureur. Une telle limitation a été imposée en 1988 afin de prévenir les conflits d’intérêts. Et d’un autre côté on essayait d’éviter que les cabinets québécois soient évincés par des cabinets internationaux ou ceux de Toronto.

Ceci dit, malgré la présence de cette interdiction, on trouve bon nombre de cabinets qui concentrent 60% de leur chiffre d’affaires auprès d’un même assureur et la portion atteint 80% lorsqu’il s’agit de deux assureurs. Ce n’est guère surprenant, sachant que les assureurs en question sont également des actionnaires du cabinet.

Au Québec on a même incité les cabinets à plus de transparence en précisant par écrit leurs liens avec les assureurs au moment de la souscription ou le renouvellement d’un contrat d’assurance.

Rares sont les cabinets de courtiers indépendants comme celui de Assur360 situé à Thetford Mines au Québec.

Volume d’affaire requis des assureurs

Il faut dire que le dilemme des  cabinets de courtage est de taille, car le marché leur impose de réaliser un volume d’affaires donné avec un assureur, chose qui ne permet pas de respecter les règles en vigueur car mathématiquement parlant c’est impossible. Sans oublier que d’un autre côté les clients ne prêtent pas ou peu d’attention à la mise en garde et ne perçoivent pas en toute clarté les enjeux et le conflit d’intérêts pour le courtier. Ce dernier se trouve dans une situation inconfortable étant donnée qu’il ne peut se permettre de demander des soumissions à l’ensemble du marché.

Le courtage d’assurance en difficulté?

On ne peut que constater que le secteur du courtage en assurance est en difficulté car il est concurrencé par les compagnies d’assurance qui vendent leurs produits directement aux clients. Et certains de ces assureurs détiennent 58% du marché de l’assurance auto au Québec. N’empêche que certains courtiers arrivent à s’en sortir comme est le cas d’Intacte Assurance qui détient 55% de la distribution par courtiers.

D’un autre côté les assureurs par courtiers veillent à la fidélisation de leur réseau de distributeurs en évitant à tout prix la disparition de la règle de 20% dans des cabinets de courtage. D’ailleurs le leader de l’industrie de courtage Intact s’est prononcé contre l’abolition de cette règle, en soulignant justement que seule la province du Québec impose une telle contrainte. Même si la règle émane de bonnes intentions, elle est devenue inadéquate voire obsolète dans un contexte de crise pour l’industrie. Surtout que d’autres enseignes, comme l’assureur américain détenu partiellement par Google risque de faire son entrée au Québec. Et dans ce cas les cabinets de courtage doivent devenir plus solides et plus résistants pour faire face à la concurrence en investissant justement dans les nouvelles technologies.

Indépendance des courtiers d’assurance

Au total, 84 cabinets parmi les plus puissants militent pour abolir cette règle contraignante afin d’accéder à plus de capitaux grâce à la prise de participation de grands assureurs. Seulement les plus petits cabinets n’adhèrent pas à cette demande arguant que de tels procédés risquent d’altérer voire mettre en danger l’indépendance des courtiers.

Evidemment si une compagnie d’assurance décide de détenir 100% des parts ou des actions d’un cabinet de courtage, ce cabinet deviendra de ce fait un assureur direct. Il perdra son statut de courtier pour devenir un agent de service à la clientèle.

Magasiner ses assurance au Québec

Pour les assurés, ils ont intérêt à magasiner au mieux afin de bénéficier des meilleurs tarifs possibles surtout que les primes peuvent passer du simple au double voire plus.

Pour obtenir le meilleur rapport assurance-prix il faut observer les recommandations suivantes:

  • Procéder au magasinage de l’assurance auprès de plusieurs assureurs et courtiers car ils n’accèdent pas aux même produits. Et il importe de les mettre en concurrence.
  • En sollicitant les services d’un courtier, il serait judicieux de jeter un coup d’œil à la liste des soumissions et de se renseigner sur ses liens professionnels avec la compagnie d’assurance qu’il recommande.
  • Il est toujours avisé de privilégier la couverture en tenant compte de ses besoins réels au lieu de se focaliser sur les tarifs.
  • Au moment du renouvellement de son contrat d’assurance il vaut mieux vérifier chaque détail et procéder à un magasinage afin de prévenir les hausses de primes éventuelles.